Analyste surveillant un centre de cybersécurité augmentée par l'intelligence artificielle

Chez Nvidia, les agents IA dépassent les équipes humaines de cybersécurité

21 octobre 20256 min de lecture

Chez Nvidia, les agents d'intelligence artificielle sont désormais plus nombreux que les experts humains chargés de protéger les systèmes internes. Jensen Huang voit émerger une main-d'œuvre mixte où les équipes informatiques gèrent des collègues numériques à l'échelle.

Le PDG a détaillé cette transformation lors de la conférence Future of Global Markets de Citadel Securities, décrivant une cybersécurité pilotée par des IA spécialisées et un engineering bâti autour de Cursor, l'assistant de codage qui équipe tous les développeurs et concepteurs de puces de l'entreprise.

Chiffres à retenir

  • Plus d'agents IA que d'analystes humains en cybersécurité chez Nvidia.
  • 100 % des ingénieurs logiciels et des concepteurs de puces utilisent Cursor chaque jour.
  • Cursor revendique une adoption multipliée par 100 en un an et plus d'un million de développeurs actifs.
  • 82 % des dirigeants estiment que les agents IA deviendront des contributeurs clés d'ici un an, selon KPMG.
  • Les entreprises allouant au moins 50 % de leur budget IA aux agents affichent 88 % de réussite ROI (Google Cloud).

Cybersécurité augmentée : les agents IA prennent le relais

Huang décrit des équipes où les agents IA surveillent en continu les réseaux, hiérarchisent les alertes et documentent les incidents plus rapidement que leurs homologues humains. Les analystes se concentrent ainsi sur les scénarios critiques et l'orchestration des réponses, tandis que les agents prennent en charge les tâches répétitives et la corrélation de signaux faibles.

Pour le dirigeant, les directions informatiques sont en passe de devenir des départements RH dédiés à ces « employés numériques », responsables de leur onboarding, de leur gouvernance et de leur performance. L'objectif : augmenter la résilience de l'entreprise en combinant sagacité humaine et vélocité logicielle.

« Les forces de travail futures dans les entreprises seront une combinaison d'humains et d'humains numériques », affirme Jensen Huang, qui imagine licencier des agents IA pour des missions ciblées comme on stafferait un consultant spécialisé.

Cursor et un écosystème d'agents spécialisés

L'utilisation généralisée de Cursor illustre cette mutation : l'assistant développé par Anysphere suggère du code, audite les bases existantes et accélère la conception matériel-logiciel. Son adoption fulgurante est partagée par des équipes d'OpenAI, de Samsung ou encore de Shopify, renforçant un effet réseau autour du « vibe coding » popularisé par Nvidia.

Huang cite six jeunes pousses qui structurent selon lui la prochaine vague de main-d'œuvre augmentée, chacune incarnant un agent expert par fonction métier :

  • OpenAI pour les modèles de langage généralistes et la génération de contenu.
  • Harvey pour l'assistance juridique et la préparation de dossiers.
  • OpenEvidence pour l'aide au diagnostic et la navigation des données de santé.
  • Replit pour l'environnement de développement collaboratif assisté.
  • Cursor pour l'automatisation du développement logiciel.
  • Lovable pour la génération rapide de composants et d'interfaces.

Les grands comptes se structurent autour des plateformes agentiques

Les annonces de KPMG confirment que l'accélération n'est pas cantonnée aux géants de la tech. Son offre Global Business Services, construite avec ServiceNow, industrialise le déploiement d'agents pour automatiser finance, achats, RH et support IT. Le cabinet indique que les projets agentiques ont triplé depuis le quatrième trimestre 2024.

Pourquoi les dirigeants accélèrent

  • Rationaliser l'onboarding et la formation de nouveaux agents numériques.
  • Standardiser la conformité et la supervision dans des fonctions critiques.
  • Réduire les délais de traitement tout en maintenant la traçabilité.

ROI mesurable pour les pionniers des agents IA

Une étude Google Cloud de septembre 2025 révèle que 52 % des organisations ont déjà des agents IA en production. Les entreprises qui consacrent la moitié ou plus de leurs budgets IA à ces agents rapportent un taux de réussite ROI de 88 %, contre 74 % pour l'ensemble du panel. L'alignement entre stratégie produit, sécurité et opérations devient déterminant pour convertir les expérimentations en gains mesurables.

Ces chiffres valident la vision de Huang : le déploiement d'agents n'est plus une exploration mais une composante budgétaire prioritaire. Ils posent toutefois la question de la gouvernance des modèles, des audits de biais et de la protection des données manipulées par ces assistants.

Des dirigeants partagés sur le futur du travail

Marc Benioff, PDG de Salesforce, a licencié 4 000 agents de support au profit d'automates, mais refuse d'étendre cette logique à la vente : il vient d'annoncer le recrutement de 3 000 à 5 000 commerciaux pour préserver la relation client.

« L'IA n'a pas d'âme. Ce n'est pas cette connexion humaine », rappelle Benioff, invitant les entreprises à investir autant dans l'empathie commerciale que dans l'automatisation.

À l'opposé, Dario Amodei (Anthropic) prédit que 50 % des emplois de cols blancs juniors pourraient disparaître dans les cinq ans. Huang nuance en soulignant que chaque gain de productivité, historiquement, a créé de nouvelles spécialités. Le débat reste ouvert sur la vitesse d'adaptation des organisations et des législations.

Ce que doivent retenir les entreprises

  • Cartographier les processus candidats à l'automatisation agentique avant d'élargir les cas d'usage.
  • Élaborer une gouvernance RH et cyber adaptée aux « employés numériques ».
  • Mesurer tôt les indicateurs de ROI pour sécuriser les budgets face aux arbitrages.
  • Investir simultanément dans les compétences humaines différenciantes : vente, relation client, créativité.

Sources

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