Lagarde écarte le FMI en France et alerte sur le risque politique
La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a écarté l'idée d'une intervention du Fonds monétaire international (FMI) en France. Elle juge toutefois « préoccupants » les risques de chute de gouvernement dans la zone euro, à l'approche d'un vote de confiance décisif susceptible de renverser le gouvernement de François Bayrou le 8 septembre.
Interrogée sur Radio Classique, Christine Lagarde a souligné que « la France n'est actuellement pas dans une situation nécessitant une intervention du FMI », tout en insistant sur l'importance de maintenir la discipline budgétaire et en surveillant de près l'évolution des écarts de taux sur les obligations françaises.
Contexte politique en France
François Bayrou a entamé un cycle de consultations avec les partis politiques avant le vote de confiance du 8 septembre. L'arithmétique parlementaire lui est défavorable, la gauche comme la droite ayant annoncé qu'elles voteraient contre la confiance. « Si le gouvernement tombe, ça veut dire qu'on changera de politique pour une autre politique plus laxiste, plus à la dérive », a averti le Premier ministre, estimant que « le destin de la France » se joue le 8 septembre.
Risque politique et marchés
« Tous les risques de chute de gouvernement dans tous les pays de la zone euro sont préoccupants », a déclaré Christine Lagarde, rappelant que depuis plusieurs années, les développements politiques influencent l'économie et la perception du risque-pays par les marchés. En France, la détérioration des conditions financières se voit notamment dans l'écart OAT‑Bund à 10 ans, frôlant les 80 points de base.
À retenir côté marchés
- Écart OAT‑Bund autour de 80 pb, signe de prime de risque accrue.
- Hausse des rendements longs dans la zone euro sur fond d'incertitude.
- Sensibilité renforcée des valeurs bancaires aux annonces politiques.
Pas d’intervention du FMI, mais vigilance budgétaire
Christine Lagarde a écarté la perspective d'une mise sous tutelle du FMI en France. Elle a toutefois rappelé l'importance de la discipline budgétaire et indiqué suivre « avec une grande attention » l'évolution des écarts de taux sur les obligations françaises.
Un système bancaire jugé solide
Malgré les turbulences politiques, la présidente de la BCE s'est voulue rassurante : « Le système bancaire français est bien capitalisé, beaucoup mieux qu'il ne l'a été lors de la dernière grande crise financière. » Les banques sont « bien structurées, bien supervisées, avec des acteurs responsables » et ne constituent pas « la source du risque actuel ».
Ce qui pourrait suivre
- Volatilité possible sur la dette française selon l'issue du vote de confiance.
- Focalisation des marchés sur la trajectoire budgétaire et les réformes.
- Surveillance accrue des écarts de taux par la BCE et les investisseurs.
Mots-clés
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Sources
- Mediapart — Déclarations de Christine Lagarde
- Maritima — Risques politiques en zone euro
- Boursorama — Rendements longs en zone euro
- Boursorama — Système bancaire français bien capitalisé
- Le Monde — Consultations avant le vote de confiance
- Le Monde — Stratégie et contexte politique
- BFMTV — Enjeux du 8 septembre