Opérateur militaire observant un essaim de drones

Leonidas: la défense anti-drones américaine réussit 100 % des tests

19 octobre 20256 min de lecture

Lors d'une campagne de tirs au Camp Atterbury (Indiana) fin août 2025, le système à micro-ondes de haute puissance Leonidas développé par Epirus a neutralisé 49 quadricoptères avec une seule impulsion électromagnétique. Résultat: un taux de réussite de 100 % devant des délégations américaines et alliées qui suivent de près l'évolution des défenses anti-essaims.

Sur l'ensemble des scénarios présentés, Leonidas a stoppé 61 drones, confirmant une capacité d'engagement « un contre plusieurs » devenue prioritaire face aux essaims à bas coût qui redessinent la guerre électronique de l'Ukraine au Moyen-Orient.

Une démonstration calibrée pour les états-majors

Les scénarios de Camp Atterbury ont fait travailler la coordination de plusieurs essaims et la sélectivité de l'effet micro-ondes. Les opérateurs ont neutralisé deux vagues simultanées de trois drones venant de directions opposées, ciblé des appareils isolés à l'intérieur d'un groupe et obligé des quadricoptères à se poser sur des zones sécurisées prédéfinies.

Ce que les militaires ont retenu

  • Neutralisation simultanée de 49 drones par une seule décharge électromagnétique.
  • Précision suffisante pour isoler un drone spécifique sans toucher l'essaim entier.
  • Capacité à canaliser les appareils vers des couloirs d'atterrissage sécurisé.

Leonidas, un écran bleu pour les drones

Plutôt que de détruire physiquement les drones, Leonidas émet une impulsion micro-ondes qui sature les circuits imprimés et interrompt instantanément la propulsion et les liaisons de commande. Andy Lowery, PDG d'Epirus, résume l'effet comme un « écran bleu de la mort » appliqué aux aéronefs sans pilote.

« Il crée des conditions d'induction de tension autour de la carte de circuit imprimé », explique Andy Lowery, insistant sur la portée modulaire de la plateforme.

Le coût, nerf de la guerre anti-essaims

Les états-majors occidentaux comparent désormais chaque interception au coût unitaire du drone attaquant. Quand un missile sol-air s'élève à 100 000 dollars, voire plus d'un million pour un intercepteur avancé, les quadricoptères kamikazes employés en Ukraine ou au Moyen-Orient ne dépassent pas les 5 000 dollars. Epirus estime que Leonidas ramène chaque engagement à cinq cents l'impulsion.

Comparatif coûts approximatifs

  • Missile sol-air: 100 000 $ à 1 M$ par tir.
  • Drone d'attaque léger: ~5 000 $.
  • Impulsion Leonidas: 0,05 $ selon Epirus.

La Russie recycle le ZU-23-2

Moscou suit sa propre trajectoire en automatisant le canon antiaérien bi-tube ZU-23-2 de l'ère soviétique avec des viseurs optoélectroniques, de petits radars et des modules de guerre électronique. Présenté à Kapoustine Iar le 18 octobre, ce système s'inscrit dans un réseau de défense aérienne automatisé destiné aux couloirs de drones. Les analystes de Defense Express rappellent toutefois que ces adaptations restent en retrait face aux systèmes occidentaux comme Pilica ou Skynex.

Des acquisitions accélérées côté américain

L'U.S. Air Force pourrait déployer Leonidas en tests opérationnels dès 2026, avec une location envisagée de deux à quatre unités montées sur remorque. Le Corps des Marines a déjà reçu le système Expeditionary Directed Energy Counter-Swarm, un dérivé du Leonidas, pour ses missions expérimentales de protection de forces.

À la conférence 2025 de l'Association de l'armée américaine, le général de brigade Matt Ross a insisté sur la nécessité de réduire le cycle développement-déploiement: « Nous ne pouvons pas envisager la lutte anti-UAS sur un horizon de 10 ans ». La Task Force inter-agences 401, créée en août, coordonne la réponse du Pentagone face à la menace croissante des drones.

Pourquoi l'urgence s'intensifie

Les fronts ukrainiens confirment qu'un mur anti-drones exige des senseurs maillés, des munitions programmables et des solutions à énergie dirigée. Chaque mois, des milliers d'aéronefs sans pilote sont engagés par les deux camps, poussant les Européens à accélérer leurs propres programmes de « drone wall » malgré les obstacles politiques et techniques.

Ce qu'il faut surveiller

  • Les premiers tests en conditions réelles de Leonidas avec l'U.S. Air Force en 2026.
  • L'intégration d'armes à énergie dirigée dans les architectures « drone wall » européennes.
  • La vitesse de montée en gamme des systèmes russes basés sur le ZU-23-2 automatisé.

Sources

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